Monsieur le Préfet,
Le 7ème arrondissement est l'arrondissement de Paris qui
accueille le plus grand nombre d'institutions publiques.
Comme vous le savez, il est le siège des services du Premier Ministre et de
nombreux ministères, de l'Assemblée Nationale, du Conseil Régional, de la
Préfecture de Région, de nombreuses ambassades et de nombreuses autres
institutions semi-publiques.
Cet état de fait lui donne une notoriété certaine mais
vous n'êtes pas sans savoir que cela implique certains désagréments pour
ses habitants.
Je ne citerai que pour mémoire le trop grand nombre de places de
stationnement prises sur la chaussée au détriment du stationnement
résidentiel et réservé aux voitures de l'administration. Celles-ci, au vu
et au su des habitants sont souvent les voitures personnelles des
fonctionnaires qui y travaillent.
Vous savez aussi que le nombre de manifestations dans cet arrondissement est
de plus en plus nombreux, certaines années la moitié de l'ensemble des
manifestations qui ont lieu à Paris.
J'imagine que c'est par prudence que l'arsenal policier mis
en place pour protéger ces lieux publics est très souvent disproportionné.
Il n'est pas rare comme devant l'Assemblée nationale de voir sept à huit
cars de CRS, pour la protéger d'une manifestation regroupant seulement une
vingtaine de personnes.
Mais cela provoque, régulièrement, de fortes
perturbations dans la vie quotidienne des habitants de cet arrondissement.
Or il se trouve qu'une une seule partie du 7ème n'est pas
touchée par l'impact de ces manifestations. Il s'agissait du quartier situé
entre l'avenue Bosquet et le Champ de Mars.
Il y a quelques temps, le MEDEF, organisation patronale,
s'est installé avenue Bosquet.
Les travaux ont duré un certain temps et les désagréments pour les
habitants du 7ème ont été très forts : bruits, poussières, circulation
d'engins, un très grand nombre de places de stationnement supprimé. Nos
riverains sont des gens de bonne compagnie. Mais c'est avec un certain
soulagement qu'ils ont vu à la fin des travaux.
Mais ils s'étonnent de constater que les places de
stationnement qui avaient été supprimées pendant les travaux ne sont par
remplacées.
En outre ils ont eu la désagréable surprise, aujourd'hui même, de
s'apercevoir que des barrières de protection, devant le nouveau siège du
MEDEF, bloquent un pan entier de la rue, obligeant les passants à détourner
leur marche et passer sur la chaussée avec tous les risques qu'ils encourent,
les mères de familles avec leurs poussettes les handicapés avec leurs
fauteuils roulants.
Les forces de police interrogées ont répondu que trente
" intermittents du spectacle " allait gêner la réception
d'ouverture.
Monsieur le Préfet, si j'en crois les lois de la
République, le MEDEF n'est qu'une organisation patronale, elle n'a aucun
statut particulier d'institution publique.
Il est curieux que pour garantir la sécurité des
citoyens, auquel cette organisation a droit comme tout un chacun, de tels
moyens soient mis à sa disposition.
Avec les habitants du 7ème arrondissement je souhaite que
les excès qu'entraîne cette situation ne perdurent pas et que les riverains,
en liaison avec leur mairie, retrouvent très vite leurs places de
stationnement et le libre passage dans leur avenue.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'assurance
de ma considération très distinguée.