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Vos choix budgétaires ne sont pas les nôtres, vous le
savez, donc le compte administratif n'est pas le nôtre.
Je me contenterai, dans cette intervention, de faire quelques remarques
techniques et également quelques observations sur votre politique budgétaire.
Les quelques remarques techniques sont les suivantes :
Sous la mandature TIBERI, le taux d'exécution du budget était compris entre 65
et 69 %, et vous vous moquiez de cela, n'est-ce pas, Jacques BRAVO ?
En 2001, le taux était - vous vous en félicitez - de 78,7 %
sur les huit mois, ce qui était une bonne performance. Manifestement, le taux
est tombé à 74,39 %, la performance s'essouffle, mais c'est mieux qu'avant !
Je dis cela pour animer le débat technique.
Sur le compte administratif du Département, l'excédent de recette était en
2001 de 1,6 millions d'euros ; au 31.12, il était de 15 millions d'euros.
L'excédent cumulé des recettes, 17 millions d'euros, nous pose un problème.
D'où vient cette anomalie d'un excédent multiplié par dix ? Je pense que M.
SAUTTER pourra me répondre.
Sur ce même compte administratif du Département, sur les frais de personnels
de 98.548.000 €, il n'y a que 87 millions mandatés : 89,13 %.
On a toujours entendu dire que vous critiquiez l'arrêt des emplois jeunes et,
dans le document que vous nous présentez, vous expliquez que ce non mandatement
d'une partie des frais de personnel provient de difficultés pour pourvoir les
emplois d'insertion. Il y a un certain illogisme entre vos déclarations et la
réalité.
Sur le compte de la Ville, je ne vais pas insister sur la hausse de
fonctionnement de 6,35 % de hausse. Vous savez très bien qu'au sein du groupe
U.D.F, nous avons depuis toujours, dit que l'accord sur les 35 heures avait
été trop vite négocié et mal. La Ville en supporte les conséquences.
Je ferai juste une remarque, et c'est un amendement que je vous propose. Sur les
comptes de la Ville, sur l'état des recettes : il y a 28 millions d'euros pour
l'amélioration de la voirie et la circulation. L'amendement serait non pas
" l'amélioration de la circulation " mais " la détérioration
de la circulation ".
Après ces remarques techniques, je voudrais faire des remarques plus
générales sur votre politique budgétaire.
Vous défendez votre vérité sur le budget de Paris. Vous dites qu'il est hors
de question d'augmenter les impôts locaux. Votre partenaire principal, M. RIOU,
a indiqué tout à l'heure que les Parisiens n'ont pas voté sur les promesses
de non augmentation des impôts. Mais alors, la question que je vous pose, au
nom de mon groupe, sur ce contrat de mandature : comment ferez-vous le tri entre
les différentes promesses que vous avez faites ? C'est une promesse importante.
Ils ont voté pour quoi ? C'est une sorte de contradiction !
Je continue.
Comment financer l'ensemble de vos investissements ?
M. SAUTTER dit que c'est un recours à l'endettement. Dans une déclaration, M.
SAUTTER dit qu'on peut largement doubler l'endettement par habitant en restant
en dessous de grandes villes de province. Vous même, Monsieur le Maire, vous
dites que votre objectif est de ramener l'endettement au niveau moyen des autres
villes françaises de plus de 100.000 habitants.
Sur ce sujet, je ferai deux remarques :
Premièrement, je ne suis pas sûr que la moyenne
d'endettement des villes françaises soit un modèle du genre. Elle contribue,
vous le savez bien, à l'endettement excessif du pays. C'est un des éléments
que je fournis pour une réflexion nécessaire sur ce sujet.
Deuxièmement, il s'agit d'un problème de taille. Comment peut-on comparer
l'endettement d'une ville de 100.000 habitants avec la Ville de Paris qui a 2
millions d'habitants, qui est unique en France ? Je ne suis pas sûr que cette
logique proportionnelle corresponde à une logique de vérité.
Il faut le savoir, cet appel à l'endettement est un impôt sur l'avenir pour
les générations futures.
Merci à mes collègues de l'U.M.P. de bien vouloir m'écouter…
Le deuxième élément auquel vous faites allusion pour
financer vos dépenses est : " nous allons vendre des biens inutiles
". Vous savez que ceci ne dure qu'un temps ! Et je ne suis pas sûr que
poussés par la nécessité de vendre, vous ne vendiez un peu vite les "
bijoux de famille " !
Vous vous félicitez des 110 millions d'euros de la vente des actions de la
Compagnie Nationale du Rhône. Par solidarité avec mon groupe, je me suis
abstenu lors de ce vote, mais je crains que l'avenir ne montre que les arguments
exprimés par M. SARRE ne soient les bons arguments et ceux qu'il fallait tenir.
Je ne voudrais pas que, dans l'avenir, pris par la nécessité, nous vendions
nos biens les plus précieux et je ne voudrais pas qu'un jour on soit obligé de
vendre la Tour Eiffel !
Votre politique budgétaire est l'expression de votre bonne
volonté, mais trop souvent vous êtes à côté des réalités. Je ne prendrai
qu'un exemple : votre politique du logement.
Mon collègue Eric AZIERE vous l'a souvent fait remarquer : vous achetez des
immeubles, mais qu'en est-il de l'effet sur l'offre de logement ? Ce sont
souvent des immeubles occupés. Quelle est la réalité de la construction
sociale ?
La Ville est un acteur du marché, mais que faites-vous pour l'accompagner ?
Je ne prendrai qu'un exemple : les taux immobiliers sont historiquement bas à
l'heure actuelle. Nous n'avons jamais eu des taux si bas. Quelle est votre
politique d'accession à la propriété ?
Vous avez des opérateurs, vous avez l'O.P.A.C. Quel est le nombre de logements
que les bailleurs sociaux mettent sur le marché ? Le résultat est : presque
rien. Je ne voudrais pas dire que votre politique c'est ce mot-là, mais c'est
un peu le qualificatif qui caractérise votre politique.
Je vais citer Talleyrand qui disait : " L'important ce
n'est pas d'être vrai - c'est malheureusement ce que vous ne faites pas - mais
d'être cru ! " Et votre politique de communication cache souvent une
absence de politique.
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