Monsieur le
Maire,
Le
Crédit Municipal de Paris, un des 19 crédits municipaux en France, est une
structure vielle et atypique qui n’a pas encore trouvé une place conséquente
dans le renouvellement du paysage bancaire que nous avons connu ces dernières
années.
Héritier
des anciens Monts de piété, prêtant à l’origine avec un faible intérêt
ou même un intérêt inexistant, le concept a été fondé en Italie par un
moine.
Depuis
1918, encadré par la loi de juin 1992, placé sous l’autorité de la ville,
actionnaire unique, le Crédit Municipal de Paris a vocation à aider et
secourir les personnes connaissant des difficultés passagères. C’est son rôle
social de « combattre l’usure », par le biais de sa mission spécifique
de préteur sur gages. Sur ce rôle social de préteur sur gage s’est
naturellement greffé la vente aux enchères.
A
coté de ce rôle social existe la partie concurrentielle du Crédit municipal,
le domaine des activités bancaires, qui représente 70% des encours et 80% des
produits bruts.
Le
dernier rapport d’inspection de la commission bancaire de juillet 2000
constatait, et nous avec, que ce secteur au sein du Crédit Municipal a connu
plusieurs années de stagnation voir de déclin, et constatait, qu’aucune
action ambitieuse de nature à créer les bases d’une relance de l’activité,
de la production n’était perceptible.
Or
l’UDF souhaite relancer les actions à caractère social du Crédit Municipal.
Pour
cela nous avons du travail et les idées ne manquent pas, il suffit de lire les
rapports remis et payés à cette structure.
Nous
avons à Paris une pyramide des âges très large dans la classes d’âges de
20 à 35ans. Savez vous que depuis, 1990, 631 000, soit 30% de la population se
sont installés à Paris. La moitié de ces nouveaux arrivants sont dans cette
tranche des 25 à 35 ans.
Tout
cela fait un nombre important de jeunes étudiants de jeunes couples de jeunes
fonctionnaires, de jeunes salariés.
Paris
est une belle ville, mais une ville dure pour qui y arrive pour la première
fois.
Alors
ayons un instrument bancaire pour des prêts aux étudiants, créons un fond de
garantie pour les lourdes cautions qu’ils doivent fournir pour se loger, intéressons-nous
aux prêts d’installation pour les jeunes fonctionnaires, les jeunes salariés,
les jeunes familles.
Naturellement
dans le cadre d’une rigueur ….. de ces crédits.
La
population parisienne se caractérise, aussi, par une présence importante de
personnes âgées. Plus de 20%.
En
2015, il risque d’y avoir à Paris 50 personnes de 60ans pour 100 actifs.
Puisque
le gouvernement, vos amis ont complètement oublié ce problème, participons à
notre façon, à cette réflexion et à cette action.
Utilisons
l’énorme stock de capital que représentent les logements en pleine propriété,
et relançons cette procédure tombée en déshérence, à savoir le viager
(article 1964) qui permet de rendre liquide cette part de capital immobilisé.
Le
CMP pourrait trouver des associées chez les notaires. Elle conserverait la
direction des opérations et pourrait notamment gérer une grande partie des
fonds correspondants au « bouquet » (paiement de 15% à 20% de la
valeur de biens au moment de la signature).
Nous
pourrions aussi comme au crédit municipal de Lyon relancer le crédit solidaire
aux demandeurs d’emploi et allocataires de RMI.
Le
développement du micro crédit, forme de financement solidaire, qui au delà
des années rejoint l’inspiration fondamentale de notre établissement,
pourrait se faire, en liaison avec l’association pour le droit à
l’initiative économique, de l’INAISE (international association of
investissors in the social économy), de Finansol et d’Araise dont la vocation
est de labelliser les acteurs du micro crédit.
Nous
avons du travail mais ne nous ne leurrons pas, si ces souhaits satisfont à la
vocation originelle du CMP il ne saurait avoir du point de vue de la relance de
la production qu’une portée très limitée.
L’action
sociale du Crédit Municipal sera proportionnelle au développement nécessaire
de ses activités de production.
Or
nous nous trouvons à une croisée des chemins, c’est une obligation, pour la
ville de Paris. Il faut mettre en œuvre sans tarder un effort de relance des
activités bancaires, qu’elles demeurent au sein du CMP ou qu’elles soient
filialisées.
Alors
filialisation ou pas.
C’est
le rapport de février 2000, d’Arthur Andersen qui a recommandé la mise en
place du schéma de filialisation avec le transfert et
l’accueil de la branche activités bancaires dans une filiale de type SA avec
conseil de surveillance et directoire.
Ce
même rapport indiquait que cette nouvelle orientation, dont toutes les
composantes devront être programmées avec soin, confirmera le CMP sur son métier
de base tout en lui offrant de réelles perspectives de développement par une
ouverture de ses champs d’intervention et de compétence.
L’objectif
de filialiser l’activité bancaire dans une optique de valorisation optimale
des actifs est également une incitation à engager une réflexion de fond sur
les moyens de repositionner l’établissement sur le marché du crédit.
Cette
filialisation était faite.
L’évaluation
de l’apport a été contestée, par le rapport du cabinet Ricol, homme
politique bien connu.
Cette
évaluation avait été adoptée par des cabinets d’expertise désignés par
les deux parties a été validée par les deux commissaires aux apports nommés
par le tribunal de commerce.
La
chambre régionale des comptes n’avait manifesté aucune remarque négative
sur cette filialisation
Il
y avait un débat.
C’était
une situation complexe, qui aurait du être traité avec plus de doigté. Absent
du COS, je regrette une décision aussi rapide. Nous aurions du faire appel à
un arbitre impartial. Ils existent dans le monde marchand.
Si
les intérêts de la ville de Paris sont lésés nous serons à vos cotés, mais
je ne suis pas sur que ces décisions ne nous coûtent pas quelques millions
pour rupture de contrat abusive.
Le
problème demeure.
Qu’en
est il de la filialisation avec intégration d’un partenaire privé ?
La
ville n’est pas faite pour être un banquier.
Si
nous voulons sauver le Crédit Municipal confions à des gens compétents le
soin d’en faire une belle machine.
Lors
de mon intervention sur les SEM j’indiquais que nous devions mieux utiliser
dans notre action économique, l’instrument bancaire dont la Ville dispose.
Pourquoi
cet instrument ne deviendrait-il un opérateur financier pour nos SEM, 7,6
milliards.
N’y
aurait-il pas, alors, dans ce cas, nécessité d’une liaison plus grande entre
nos sociétés et notre instrument bancaire s’il reçoit l’agrément des
autorités de tutelle.
Les
titres de la presse « La mairie de Paris reprend en main le crédit
municipal ».
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