Sur le Budget 2001

CONSEIL DE PARIS, 23-24 AVRIL 2001

  

 
 

Monsieur le Maire,

Depuis cent ans que vous attendiez d’avoir le pouvoir à Paris, il est normal que dans l’ensemble des déclarations de principe et dans les intentions affichées sur le Budget Primitif de 2001 que vous nous proposez, nous aurions tendance à restaurer, en partie le souhait des Parisiens.

 En vous lisant, en vous écoutant, nous avons l’impression de passer de « l’ombre à la lumière ». Tout va être pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le budget que vous nous proposez est donc l’acte de volonté de cette nouvelle alternance.

Malheureusement, et je vais essayer de vous le montrer en prenant quelques exemples, qu’en fait de volonté, il y a surtout de la bonne volonté, ce qui ne fait pas une politique, politique qui elle même en certains domaines, suscite des interrogations.

Ainsi, au Budget du Département, l’enveloppe globale pour les constructions des collèges passe de 80,6 MF à 120,68 MF, soit une augmentation significative de près de 50 %.

La logique serait de s’en réjouir et même de s’en féliciter. Or, si l’on examine attentivement, nous nous rendons compte que plusieurs de ces crédits avaient vocation à être inscrits sur l’année 2002. Vous faites un effet d’annonce par anticipation.

Pour ne prendre qu’un exemple, une partie des 75 MF prévus à la construction du collège Edgar Varèse dans le 19ème arrondissement ne seront nécessaires qu’en 2002 pour un collège livré en 2003.

De plus, en ce qui concerne les travaux dans les écoles et les collèges, le Groupe UDF s’interroge sur la capacité du nouvel exécutif à impulser l’engagement des entreprises, dans la réalisation des travaux, notamment les difficultés que la Ville ou le Département pour effectuer des travaux qui en peuvent être réalisés que durant les vacances d’été.

Nous craignons que cette effort annoncé ne se traduise pas à la rentrée scolaire 2001, et que tout cela ne soit qu’un effet d’annonce post électoral.

Vos déclarations et cette affichage, peinent à cacher une efficacité relative. Qu’en est-il de l’affirmation d’une politique scolaire forte ? Prenons que la scolarité des moins de trois ans. Vous savez très bien que la moyenne d’accueil à Paris est en-deça de la moyenne nationale.

Vous savez aussi qu’actuellement les locaux disponibles sont plus nombreux que les cinq classes d’accueil des moins de trois ans, que propose l’Etat. C’est insuffisant.

Saurez-vous mobiliser ce partenaire si puissant en de domaine ? Est-ce que les Parisiens ne risquent-ils pas de payer la campagne intense de pré investiture au sein du Parti Socialiste ?

C’est la même interrogation que nous avons eu en ce qui concerne le plan U3M. Ce fut un acte majeur de la mandature qui vient de s’écouler, au contraire des précédentes mandatures. Ce fut un plan voté à l’unanimité.

Or, il semble que ce la traîne. Nous attendons les concrétisations des décisions, le report des engagements budgétaires et du calendrier.

Des locaux de transition seront-ils prêts ?

Qu’en serait-il de l’opération de l’hôpital Boucicaut qui doit accueillir dès 2002, des équipements universitaires et des locaux de transition. ?

Puisque nous sommes sur les deniers de l’Assistance Publique, quelles seront les conséquences pour l’installation de l’école des Sciences politiques sur les terrains de Laennec après la récente décision de la justice administrative ?

Que de questions qui semblent montrer une absence d’impulsion, peut-être due à votre impréparation, malgré le nombre d’années de préparation.

Nous constatons aussi dans le domaine culturel.

Comme pour les affaires scolaires, nous nous réjouissons que le Budget de la culture augmente dès cette année de 28,3 %.

Nous nous en félicitons, mais comme pour les affaires scolaires, nous sommes dubitatifs sur les mesures prises.

Comme vous, nous souhaitons étendre l’accès à la culture à ? de plus en plus nombreux.

Comme le souhaitait un des auteurs qui appartient au fond commun de la ? Bertolt Bretch, il faut « élargir le centre des connaisseurs ».

Sur les 30 MF affectés au financement de la future carte « Paris culture » visant à faciliter l’accès à des tarifs préférentiels pour des manifestations culturelles.

Cette mesure est techniquement inopérante. Toutes les études faites, notamment les études de la DEP au Ministère de la Culture, nous confirment que des habitués de la culture consomment de plus en plus de biens culturels, mais que leur nombre n’augmente pas, en partie par manque de temps et aussi par une absence de manifestations culturelles de proximité.

Pourquoi alors ne pas attribuer ces 30 MF aux Maires d’arrondissement qui auraient d’autant plus de moyens pour leur action culturelle. Ce sont eux qui sont à même de développer l’offre culturelle de proximité sur les lieux de vie et sur les lieux de travail, avec les entreprises ou les administrations.

Cela s’ajouterait aux 15 MF que vous attribuez aux 20 arrondissements pour l’animation culturelle.

Ne nous répondez que cette somme éventuelle de 45 ? est une somme importante.

Il faut sortir de l’hypocrisie qui concerne le rôle des Maires d’arrondissement.

Elu du 7ème arrondissement, la population de cet arrondissement est à peu près égale à la population de la ville de Colmar. Le Maire de Colmar gère un budget de 988 MF, celui du 7ème arrondissement, un budget de 2 MF.

Sortons de l’hypocrisie qui concerne cette affaire. Vous savez que les Maires d’arrondissement sont « les coquilles vides ».

Le Maire d’arrondissement à Paris par rapport aux autres maires, est le « Canada dry » par rapport à l’alcool.

Cela en a le goût, la couleur, mais ce n’est pas de l’alcool. C’est la même chose pour les Maires d’arrondissement. Ils ont la confiance de leurs concitoyens, mais n’ont que le pouvoir de la parole et de la persuasion.

Soyons plus tard dans la déconcentration, en attendant une nouvelle loi PLM.

Déconcentrons, déconcentrons, afin que les Parisiens qui ont d’abord voté pour leurs Maires d’arrondissement, n’aient pas l’impression d’un « détournement de scrutin ». 

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Page mise à jour le lundi 22 décembre 2003 par Nicolas ALEXANDRE .
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