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Un
peu d'Histoire et de lecture...
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Le Gros-Caillou
Au 17ème siècle, l’extrémité
du faubourg Saint-Germain n’est toujours
fait que des pâturages et territoires
de chasses. A l'Ouest, les clochers de
Vaugirard et d’Issy se profilent à l'horizon.
Les Invalides et l’École Militaire paraissent
encore deux îlots entourés de ruralité.
Ce n’est que peu à peu que les nobles
et les bourgeois viennent combler par
leurs habitations les vides.
Une première communauté s’installe notamment
avec le démarrage des travaux en vue de
l’édification de l’hôtel des Invalides,
en 1671. Ce qui deviendra progressivement
le quartier du Gros-Caillou doit son nom
au rocher qui symbolisait la frontière
entre les dépendances des abbayes Saint-Germain-des-Prés
et de Sainte-Geneviève, qui se partageaient
la plaine de Grenelle. Au 18ème
viennent se greffer progressivement aux
quelques maisons, agencées le long de
la rue Saint-Dominique, les habitations
des artisans, soldats et fournisseurs
amenés par l’Hôtel Royal des Invalides.
En 1738, le rocher est détruit. L’appellation
perdure néanmoins, malgré son usage comme
enseigne par une maison close. Encore
aujourd’hui, organisé autour de la rue
Cler, le quartier conserve la marque de
son passé populaire.
Au nord, une zone marécageuse autour de
l’île des Cygnes, Louis XIV y avait aménagé
une réserve destinée au château de Versailles,
est peu à peu asséchée et aménagée.
Les nombreux ouvrages bâtis au cours du
temps sont un témoignage des facilités
foncières du quartier. Cependant leur
prestige est moindre que celui des constructions
du reste de l’arrondissement. L'Hôpital
Militaire (rue de l’Exposition), la Manufacture
des Tabacs, le dépôt des marbres à destination
des commandes officielles de sculpture
de l’État, le cirque Métropole, devenu
en 1907 Cirque de Paris (angle de la rue
Duvivier et de l’avenue de la Motte-Piquet)
ont aujourd'hui disparu. Le parc d’attraction
Magic-City et ses montagnes russes ferme
pendant l’entre-deux-guerre. A la suite,
la rue Cognac-Jay est percée au travers
du parc, alors que sa salle de spectacle
est réutilisée, en 1943, comme studio
d’enregistrement pour les premières diffusion
télévisées. Dernier grand espace disponible,
le quai Branly accueillera bientôt le
Musée des Arts Premiers. |
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Le Champ-de-Mars
Sur le coté ouest du quartier du Gros-Caillou
se tient le principal jardin de l’arrondissement,
le Champ-de-Mars, reliant l’École Militaire
à la Seine. Il était originellement aménagé
pour des manœuvres militaires. A la fermeture
de l’école, lors de la Révolution, le
terrain est désaffecté et utilisé pour
de grandes manifestations comme la « fête
de la fédération », le 14 juillet
1790, ou celle de l’être suprême le 8
juin 1794. En 1780, s’y tient la 1ére
course de chevaux en France. Pendant tout
le 19ème siècle, le Champ-de-Mars
se sert ainsi de champs de courses. En
1787, Parmentier conçoit, en vain mais
avec acharnement, le projet de transformer
le Champs de Mars une vaste plantation
de pommes de terre.
Mais la manifestation la plus intimement
liée au Champ-de-Mars est l’exposition
universelle. L’idée d’une exposition des
produits de l’industrie revient à François
Neufchâteau, ministre de l’intérieur sous
le Directoire. La 1ère a lieu
en 1798 sur le Champ-de- Mars. Elle ne
concerne cependant que les produits français.
La première véritable exposition universelle
a lieu en 1851 à Londres. La deuxième
se tient en France, en 1855, dans le « Palais
de l’Industrie » construit à l’emplacement
actuel des Petit et Grand Palais. De 1867
à 1937, le 7éme arrondissement
accueille pas moins de quatre expositions
universelles et 2 expositions internationales,
évènements considérables pour l’époque,
ayant la double vocation de faire découvrir
les nations et de louer le progrès.
L’exposition de 1867 marque l’apogée du
Second Empire. Le Champ-de-Mars est retenu
pour sa proximité du centre Paris et sa
faible densité. Pendant près de 6 mois,
le « Palais de l’Exposition »,
entouré des pavillons étrangers, est visité
par la plupart des chefs d’Etat.
En 1878, l’exposition s’étale du Champ-de-Mars
au Trocadéro, sur pas moins de 80 hectares
. Si le succès fut vif, force est de constater
que cette exposition universelle est cependant
celle qui a le moins marqué la mémoire
collective. Tout a été détruit en effet
après sa clôture.
L’exposition de 1889 marque le centenaire
de la Révolution Française. Si les États
ne la boycottent pas, les souverains des
vieilles monarchies européennes ne font
pas pour autant le déplacement. Son succès
n’en est pas moins énorme. La construction
d’une tour par l’ingénieur Gustave Eiffel,
sur l’extrémité du Champ-de-Mars bordant
la Seine, en est la principale raison.
Haute de plus de 300 mètres, elle a exigé
l’agencement, pendant 21 mois, de 18 500
pièces rassemblées par 2 500 000 rivets.
Devant l’École Militaire, une vaste et
imposante « Galerie des Machines »
est érigée. Pour la première fois, une
exposition universelle marque durablement
l’histoire urbanistique du 7ème
arrondissement, par ses constructions
et l’opération de réhabilitation qui s’en
suit. La tour Eiffel, tant décriée à l’origine
pour sa laideur, survit en effet grâce
à sa vocation scientifique et ses disposition
idéales pour la diffusion et la réception
d’ondes radios. Peu à peu son statut s’est
pérennisé. Aujourd'hui, elle est
le symbole incontestée de la ville Lumière.
La Galerie des Machines, quant à elle,
est détruite en 1909. Pour financer cette
démolition et la transformation du site
en un jardin, les bordures du champs de
Mars sont vendues.
L’exposition de 1900 fête le changement
de siècle. Si la galerie est réutilisée,
c’est le « Palais de l’Électricité »,
entièrement dédié au nouveau mode d’énergie
en train de révolutionner l’industrie,
qui est le centre d’une exposition débordant
sur les Invalides et son esplanade.
L’Exposition Internationale des Arts et
des Techniques de 1937, qui se tient sur
le Trocadéro et sur le Champ-de-Mars,
dans un climat soucieux des conflits à
venir, marque la fin de ce type de grandes
manifestations. Aujourd'hui encore, le
jardin rappelle sa vocation à rassembler
les foules en accueillant les Journées
Mondiales de la Jeunesse ou un concert
de Johnny Halliday ou comme chaque année
les feux d'artifices du 14 juillet. |
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L'exposition
universelle de 1889
A
la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau
des ponts bêle ce matin
Tu en assez de vivre dans l'antiquité
grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l'air
d'être anciennes
La religion seule est restée toute
neuve la religion
Est restée simple comme les hangars
de Port-Aviation
Guillaume
Apollinaire |
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Sources
:
- BABELON Jean-Pierre, "Paris",
dans Encyclopédie Universalis.
- GOURNAY Brigitte,"Le VIIe arrondissement
dans l'art et l'Histoire", dans
Paris VIIe, collection Encyclopédie
parisienne, éditions Bonneton.
- BRION Marcel, "Les Invalides
et le Champs-de-Mars", dans Paris
tel qu'on l'aime, collection Le
Monde En Couleurs, éditions ODE.
- CHAZELLES Amélie, "La Tour Eiffel
vue par les peintres", éditions
Vilo.
- HARGROVE June, "Les statues de
Paris", éditions Albin Michel.
- ROMAINS Jules, "Saint-Germain-des-Près",
dans Paris tel qu'on l'aime,
collection Le Monde En Couleurs, éditions
ODE.
- VIGUIE DESPLACES Philippe, C'était
Hier ... le VIIème Arrondissement,
éditions LM - Le Point.
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