Depuis de
nombreuses années à l’occasion des fêtes de fin d’années plus de cent
associations de commerçants et artisans de la capitale ont mis en œuvre
diverses initiatives pour décorer leurs quartiers, leurs rues et leurs
boutiques.
En 2001, ce
sont plus de 107 associations qui recevront un total de subventions se montant
à 761 566 euros (presque 5MF) pour un montant de dépenses prévisionnelles,
maintenant engagées, de plus de 3 millions d’euros (20MF).
Sur
l’ensemble de cette somme les grandes structures que sont le comité des
Champs Elysées, le comité Vendôme, le comité Montaigne, le comité du
triangle d’or en investissent presque le tiers (900 000 euros) et ne reçoivent
en subvention que 1/18ème du total des subventions attribuées (50 0000 euros).
Le
reste est accompli par de petites et moyennes associations, expression de la vie
de nos quartiers.
Nous
ne pouvons que nous réjouir de cet effort conséquent fait par les tenants de
notre vie économique. Même si cela favorise l’intérêt commercial des
membres de ces associations ces actions contribuent à faire de certaines de nos
rues des lieux d’animation et de convivialité et participe à l’esprit et
à l’ambiance de fêtes de fin d’années.
Tout cela
donne, apparemment, un résultat spectaculaire satisfaisant les Parisiens et les
Parisiennes, les provinciaux pour qui la visite des lumières de Paris était un
must, et les nombreux touristes de passage.
Mais derrière
cette satisfaction apparente se cachent des faiblesses.
Il serait
opportun que dans certains cas il y ait une certaine unité de conception sur ce
qui est accompli. Pour ne prendre qu’un exemple trois associations participent
aux illuminations du boulevard St germain. Ne pourrait-il pas y avoir
concertation entre elles ?
Je
passerai aussi sur le fait que, dés le mois de juillet vous ayez annoncé aux
maires de l’opposition que les sommes allouées seraient diminuées de 40% et
que très rapidement, par la suite vous traitiez directement avec certaines
associations pour leur réévaluer leurs subventions, comme pour leur montrer
qui avait le pouvoir, et espérer les récupérer électoralement.
Tout cela
est mineur.
Mais par
contre, nous sommes obligés de constater que si certaines associations font des
efforts de créativité, ce n’est pas le cas de toutes. Si beaucoup de nos
illuminations sont sympathiques et agréables, mettant de la joie dans nos rues,
ce n’est pas insulter leurs auteurs de constater que tout cela est quelquefois
sans recherche et bon enfant, un peu provincial, en m’excusant d’y attribuer
un côté péjoratif. Le grand nombre d’associations qui interviennent devrait
permettre une grande variété d’illuminations mais je ne suis pas sûr que
les entreprises prestataires soient si diverses que cela et souvent l’esprit
qui prédomine est toujours le même.
Cela est
moins important dans nos rues de quartiers, cela fait partie de la vie
quotidienne, mais c’est plus ennuyeux lorsque cela concerne nos lieux
prestigieux.
Les
illuminations des Champs Elysées, qui implique un gros effort financier à ses
membres, ont un côté spectaculaire indéniable. Mais nous sommes obligés de
constater que ces illuminations sont pratiquement les mêmes depuis de très
nombreuses années.
Tout cela
n’est pas à la hauteur de Paris la ville lumière.
Et je ne
suis pas sûr que ce titre de « Paris ville Lumière » soit toujours
un titre que nous pouvons revendiquer.
D’autres
villes, ne seraient-ce que des villes de province, commencent à être compétitives.
Voyez l’effort de la ville de Lyon, regardez les initiatives des villes européennes.
Ne prenons
qu’un exemple, la ville de Turin. Elle a depuis trois ans une démarche
originale et percutante.
Elle a
confié à douze artistes, dont BUREN, le soin de créer en douze lieux de la
ville une illumination spécifique, œuvre de l’artiste.
Le résultat
est percutant, fascinant. Il nous entraîne dans un imaginaire féerique.
C’est une réussite absolue.
Nous
devons avoir d’autres ambitions pour notre ville. Le groupe UDF souhaiterait
que l’on s’interroge sur ce foisonnement de subventions que l’on distribue
en un saupoudrage inégal.
L’année
prochaine, devrait voir le retour du scintillement sur la Tour Eiffel, une fois
la campagne de peinture terminée. Accompagnons ce retour par d’autres
initiatives.
Les
illuminations parisiennes doivent être plus créatives, d’autant que la création
existe dans nos murs, elle a besoin d’être valorisée.
Déterminons
une trentaine de lieux qui représente l’image de Paris et confions les à
autant de nos artistes. Monsieur Girard mettez-vous au travail.
Et
laissons les grandes associations de commerçants continuer ce travail mais
organisons une concertation avec eux pour qu’ils accueillent ces créatifs.
Dans vos
conversations privées, Monsieur le Maire vous souhaitez que Paris devienne une
ville en mouvement et non plus une ville musée. Paris a fait des efforts,
notamment pendant les fêtes de l’an 2000. Mais nous vivons sur notre acquis.
Il est nécessaire
de réagir.
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